Cheminement et technique

Biographie

Je suis né à Toronto, Canada en 1955. Dès mon jeune âge, je me suis mis à collectionner des pierres, des fossiles. Je suis devenu océanologue en 1987, après 12 années de vie à Marseille. Mes promenades expiatoires postdoctorales m’ont offertes l’occasion d’arpenter des secteurs du Sud de la France. Mon instinct de collecteur a repris le dessus. En quelques semaines, j’avais amassé une vaste quantité de tessons trouvés dans des terrains vinicoles et les sentiers parcourus. Que faire de tout cela? Un collage ! Intuitivement, je venais de pénétrer le monde de la mosaïque. Au Canada depuis 1988, je poursuis une carrière dans le domaine de l’environnement. J’ai développé ma propre technique et apprends celles employées par les mosaïstes anciens et modernes. L’art mosaïstique ne date pas d’hier et les traces laissées de par le monde m’incitent à leur rendre hommage in situ. Et des tessons, il y en a partout !

Démarche artistique

Ma démarche artistique se situe à l’intersection de la mosaïque et de la tendance « Objets Trouvés ». La composition ainsi produite associe un mode d’expression classique à un matériau récupéré en milieu urbain ou non, dans tous les pays visités sur cette Planète jonchée de détritus et foisonnante d’histoire. Ainsi, par mes collectes, je réduis à ma manière l’empreinte humaine sur l’environnement en transformant des rebuts en dignes symboles de la culture et de l’esthétique d’un être humain, pas toujours digne, lui. L’objet rejeté a une valeur au-delà du monétaire, que je tâche de mettre en évidence dans mes œuvres.

Matériaux et techniques utilisés

Mon matériau de prédilection est le tesson de céramique, mais j’utilise aussi le verre, le métal, le plastique, le papier, la pierre et le marbre taillés. Je recherche les tessons moi-même, bien que mon entourage me fournisse en « cadeaux » nombreux. Je sillonne tous les terrains vagues que je découvre, à la recherche d’un indice de la présence de tessons (cherchez les coquilles d’huître !). Au moment de la création mosaïstique, j’étale les tessons, jusqu’alors stockés dans des seaux, sur le sol pour fabriquer ma « palette ».

Martelin et tranchet

J’emploie une technique directe, avec collage sur bois, verre ou même un miroir. A quelques reprises, j’ai expérimenté la création de structures tridimensionnelles, avec collage sur plastique et verre (vieil ordinateur, écran). J’enduis la surface à couvrir entièrement d’adhésif, ou je procède par collage d’un tesson à la fois : selon que je poursuive une approche automatiste ou que je cherche à me conformer à un motif prédéterminé, mon choix sera en conséquence. L’adhésif est le plus souvent mélangé à des pigments pour des effets de couleurs ou pour rehausser le contraste entre le fond et l’illustration mosaïstique. Je n’utilise pas, ou rarement, de coulis : je recherche plutôt l’effet de rugosité, que je contrôle en collant mes pièces, le plus souvent taillées avec des « pinces japonaises », puis agencées d’une manière très rapprochée.

Le « ciselage » des tessons me permet de créer des tesselles. J’utilise aussi la marteline et le tranchet pour obtenir de cubes de marbre ou de pierre. Les matériaux taillés ou non sont par la suite agencés en « mosaïques-collages » comme les a nommés Patricia Pink. L’adhésif peut être discret ou encore venir combler les interstices voire y déborder.

Mes œuvres sont picturales, soit abstraites, soit figuratives.